Tablettes de chocolats carrées : Ritter contre Milka

La Cour suprême fédérale de Karlsruhe s'est prononcée en faveur du producteur de chocolat Ritter dans une bataille avec son concurrent Milka pour un emballage carré. Theo Visser nous explicite la problématique ainsi que la question de la protection des formes d'emballage.

Barre de chocolat carrée

En 1912, Alfred et Clara Ritter créent une chocolaterie à Bad Cannstatt, près de Stuttgart. En 1932, Clara Ritter souhaitait fabriquer une barre de chocolat qui puisse s'insérer dans n'importe quelle veste de sport, sans se casser et qui ait le même poids qu'une barre ordinaire. C’est ainsi que la barre de chocolat carrée est devenue un grand succès. Mais comme pour tout produit qui connait un certain à succès, la concurrence ne tarde pas à s’en inspirer. Ritter chocolat carré

Ritter avait protégé l'emballage carré, mais Milka pensait que tout producteur de chocolat serait autorisé à vendre du chocolat dans un tel emballage étant donné sa forme commune, mais Ritter n’a pas tardé à prendre des mesures contre cette situation. Ainsi, en 2018, le juge fédéral s'est prononcé en faveur de Ritter, mais Milka a continué à se battre.

Forme de l'emballage

En vertu du droit des marques, une forme d'emballage peut en principe être protégée, sauf si elle confère à ce produit une valeur substantielle.

Dans cette dernière affaire, les juges de la Cour suprême fédérale ont dû déterminer le rôle que joue la forme de l'emballage pour le consommateur. La décision d'achat du consommateur est-elle largement déterminée par l'emballage carré ? Si tel est le cas, d'autres producteurs seraient également autorisés à vendre du chocolat dans des emballages carrés.

Selon Ritter, des études montrent que la grande majorité des consommateurs allemands associent la marque Ritter à un chocolat dans un emballage carré, même si la barre était emballée dans un emballage blanc, sans logo ni étiquette.

Les juges ont estimé que juridiquement cette forme d’emballage carré ne permet pas à Ritter d’être en droit de vendre son chocolat plus cher que s’il était vendu sous une autre forme et que donc cette forme ne confère pas une valeur substantielle au produit. Milka ne peut donc s'estimer lésé par l'usage exclusif qu'en fait son concurrent allemand.

Cette décision signifie que Ritter peut continuer à utiliser ses emballages carrés sans être dérangé.

Vous souhaitez en savoir plus sur les conditions dans lesquelles un emballage peut être protégé à titre de marque ? Nos spécialistes se feront un plaisir de vous informer sur à ce sujet.

N’hésitez pas à prendre contact avec votre conseil habituel pour qu’il vous assiste dans cet exercice et identifie les mesures à mettre en place pour sécuriser votre portefeuille.

Theo Visser, Consultant PI, Novagraaf Amsterdam

Insights liés

Articles

Évolution récentes autour de l’enveloppe Soleau

Cet article aborde l'évolution de l'enveloppe Soleau, un moyen de certifier la date de possession d'une invention. Depuis avril 2024, les dépôts papier ne sont plus acceptés, seuls les dépôts en ligne sont autorisés via le site de l'INPI. Nous précisons ici les modalités de dépôt, de conservation et de restitution de l'enveloppe, soulignant son rôle de preuve de possession antérieure, mais pas de propriété intellectuelle.

Par Adrien Metivet,
Évolution récentes autour de l’enveloppe Soleau
Blog Nova IP Hour

[Blog] Bilan de la procédure d’opposition à un brevet devant l’INPI

La mise en place de la loi PACTE il y a quatre ans a instauré une nouvelle procédure d'opposition des brevets devant l'INPI, marquant ainsi une évolution significative dans le paysage de la propriété industrielle en France. Récemment, l'INPI a publié un bilan détaillant les premières années de cette procédure, fournissant ainsi un aperçu des tendances et des résultats obtenus depuis son entrée en vigueur. Lire la suite

Par Rose-Marie Ehanno,
[Blog] Bilan de la procédure d’opposition à un brevet devant l’INPI
Blog Nova IP Hour

[Blog] Rétrospective sur l’impact de la pandémie du COVID-19 pour les contrefacteurs

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) ont réalisé une étude conjointe sur le « Commerce illicite de contrefaçons dans le contexte de la COVID-19 ». Cette étude met notamment en lumière les facteurs qui ont favorisé la diffusion de produits contrefaisants. Lire la suite

Par Matthieu Boulard,
[Blog] Rétrospective sur l’impact de la pandémie du COVID-19 pour les contrefacteurs

Pour plus d'informations ou de conseils contactez-nous