La lutte anti-contrefaçon passe aussi par les marketplaces

Par Marion Mercadier,

Aujourd’hui, la contrefaçon touche tous les domaines, au-delà des produits de luxe, la mode, les jouets et les produits électroniques, qui restaient encore jusqu’il y a quelques années les plus ciblés. Les derniers rapports sur le sujet ont notamment révélé des découvertes et saisies de contrefaçons de médicaments, dispositifs médicaux, vaccins, timbres, poussettes pour bébés, pièces automobiles, boissons alcoolisées, produits alimentaires, …

Face à ce phénomène, les titulaires de droits de propriété intellectuelle doivent réagir et heureusement pour eux, ils ont de plus en plus de moyens à leur disposition.

En effet, les marketplaces et réseaux sociaux proposent des formulaires de signalements d’atteintes, destinés aux titulaires de droits de propriété intellectuelle.

Ces actions s’avèrent particulièrement utiles puisqu’elles permettent d’obtenir rapidement la suppression de publications faisant des usages non autorisés d’une marque, de photos ou vidéos comprenant des contrefaçons, d’un compte utilisant une marque sans autorisation ou encore d’empêcher la vente de contrefaçons sur ces plateformes, et sans passer devant les tribunaux !

Parmi ces plateformes, Amazon est particulièrement actif dans la lutte anti-contrefaçon, comme le démontre son dernier « Rapport de protection des marques d’Amazon » publié en juin 2022. Le rapport mentionne qu’Amazon a investi plus de 900 millions de dollars dans sa lutte anti-contrefaçon en 2021 et que ses actions ont permis de supprimer plus de 3 millions de produits contrefaits.
En plus des contrôles plus stricts de ses vendeurs, de la mise en place de la plateforme Amazon Brand Registry permettant aux propriétaires de marques de signaler plus facilement des infractions, Amazon n’hésite pas à collaborer avec les autorités et les titulaires de marques.

En effet, Amazon annonce avoir engagé des actions à l’encontre de 170 contrefacteurs aux Etats-Unis en 2021 et a fait également des dépôts de plaintes et des signalements auprès des autorités américaines, britanniques, européennes et chinoises. Ces actions ont notamment permis la saisie de marchandises automobiles de contrefaçon dangereuses d’une valeur de plus d’1.2 millions de dollars par le Département de la sécurité intérieure américain (Homeland Security Investigations) et par le bureau du Shérif du Comté de Los Angeles ou encore la saisie de ceintures contrefaites par les autorités chinoises dans un entrepôt de la province du Zhejiang et destinées à des revendeurs partout dans le monde.

Dans un communiqué de presse du 15 juin 2022, Amazon a indiqué avoir initié une action conjointe avec Cartier devant les tribunaux américains.

Dans cette affaire, les actions ont été engagées à l’encontre d’un influenceur et de 8 entreprises pour avoir publié, fait la promotion et facilité la vente de contrefaçon, par l’intermédiaire de leur compte Amazon. Le principe était le suivant : les contrefacteurs publiaient des photos de bijoux Cartier contrefaits sur Instagram et sur leur propre site internet. En parallèle, ces bijoux étaient vendus sur Amazon comme des produits sans marque (exemple de référence utilisée : « Women's Fashion Classic Screw Love Titanium Steel Bracelet »). Les liens Amazon vers ces produits étaient communiqués à leurs abonnés Instagram, en précisant que ce sont des produits Cartier contrefaits.

Ces contrefacteurs donnaient également des conseils à leurs abonnés sur les moyens d’acheter des « copies de haute qualité » de produits de luxe, sur Amazon ou sur d’autres marketplaces. 

Avant cela, Amazon avait déjà agi conjointement avec d’autres marques comme Weber, HanesBrand, 3M et Valentino contre des contrefacteurs utilisant son site dans le cadre de leurs activités frauduleuses.

Nous ne pouvons que nous réjouir des actions menées par Amazon dans le cadre de la lutte anti-contrefaçon qui aident les titulaires à défendre leurs droits efficacement et qui, in fine, protègent également les consommateurs de produits potentiellement non conformes et dangereux.

Il convient donc d’être particulièrement vigilants et de s’assurer que des contrefaçons de vos produits ne soient pas commercialisées par des tiers mal intentionnés, sur les marketplaces et les réseaux sociaux.

Novagraaf propose des solutions de surveillances des marketplaces et réseaux sociaux et assiste les titulaires de droits de propriété intellectuelle pour la mise en place d’une stratégie de lutte anti-contrefaçon (pouvant inclure des actions sur les marketplaces et les réseaux sociaux).

Pour de plus amples informations sur ce sujet dans le cadre de votre stratégie de marque, veuillez contacter votre Conseil habituel chez Novagraaf ou n'hésitez pas à nous contacter ci-dessous.

Marion Mercadier, Conseil en Propriété Industrielle - Marques, Dessins et Modèles, Novagraaf, France

Insights liés

Articles

Évolution récentes autour de l’enveloppe Soleau

Cet article aborde l'évolution de l'enveloppe Soleau, un moyen de certifier la date de possession d'une invention. Depuis avril 2024, les dépôts papier ne sont plus acceptés, seuls les dépôts en ligne sont autorisés via le site de l'INPI. Nous précisons ici les modalités de dépôt, de conservation et de restitution de l'enveloppe, soulignant son rôle de preuve de possession antérieure, mais pas de propriété intellectuelle.

Par Adrien Metivet,
Évolution récentes autour de l’enveloppe Soleau
Blog Nova IP Hour

[Blog] Bilan de la procédure d’opposition à un brevet devant l’INPI

La mise en place de la loi PACTE il y a quatre ans a instauré une nouvelle procédure d'opposition des brevets devant l'INPI, marquant ainsi une évolution significative dans le paysage de la propriété industrielle en France. Récemment, l'INPI a publié un bilan détaillant les premières années de cette procédure, fournissant ainsi un aperçu des tendances et des résultats obtenus depuis son entrée en vigueur. Lire la suite

Par Rose-Marie Ehanno,
[Blog] Bilan de la procédure d’opposition à un brevet devant l’INPI
Blog Nova IP Hour

[Blog] Rétrospective sur l’impact de la pandémie du COVID-19 pour les contrefacteurs

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) ont réalisé une étude conjointe sur le « Commerce illicite de contrefaçons dans le contexte de la COVID-19 ». Cette étude met notamment en lumière les facteurs qui ont favorisé la diffusion de produits contrefaisants. Lire la suite

Par Matthieu Boulard,
[Blog] Rétrospective sur l’impact de la pandémie du COVID-19 pour les contrefacteurs

Pour plus d'informations ou de conseils contactez-nous